TRUCKER MOUTH : Trucker Mouth (2008)
Musicians : Tim Atkins:Vocals, Guitar - Chad Raleigh: Guitar - Patrick Barrett: Drums
Joe Landry: Bass - Eric Welsh : Production, Harmonica, Accordion, Organ and Rhodes Piano
Titles :
01. Black Cat
02. Nothing to Hide
03. Likeness
04. Love & a Shotgun
05. Take Me Home
06. Jimmy Lee
07. For the Take
08. Sugar Brown
09. Wasted Mind
10. Simple Things
11. Lithography
12. Degenerate Friend
Il est grand temps de vous parler de cet album, que nous n'avons reçu que fin 2010, mais ça en valait le coup! Truckers Mouth est un gang de Boston qui se décrit sur son site comme « possédé par les démons du rock sudiste qui auraient troué sans vergogne la « Mason Dixon Line » (la ligne de démarcation qui est censée séparer culturellement les états du Nord et les états du Sud en longeant la frontière entre Maryland au sud, et Pennsylvanie et Delaware au Nord) ».
Que voilà un beau programme! Alors qu'en est-il réellement au niveau musical?
Tout d'abord, notons que dans leur entreprise, le quatuor s'est attaché les services éminents du producteur et multiinstrumentiste Eric Welsh, ce qui leur a permis d'abord d'assurer une qualité sonore intéressante, mais aussi de diversifier un peu la palette des arrangements. L'interprétation ne présente aucune faille notable, et procure même quelques beaux moments de plaisir et les compositions tiennent parfaitement la route, avec quelques pointes d'originalité de bon aloi, comme la coda de « Black Cat » ou le titre « Lithography ».
Ensuite, cet album semble séparé en deux parties distinctes. Une première moitié (on peut y inclure « Jimmy Lee ») se réfère plutôt au rock sudiste traditionnel, mais très énergique, et se divise elle-même en rocks fonceurs, quelquefois très alertes, voire débridés, remplis de soli teigneux et de guitares foisonnantes, et à côté en morceaux au tempo plus modéré, mais habités par des tourbillons de slide juteuse qui semble démontrer qu'au moins un des musiciens a bien écouté Duane Allman.
Dans la seconde moitié du disque, l'influence évolue et on se retrouve plus souvent dans des rocks moins typiquement sudistes, souvent un peu massifs, que la palette instrumentale d'Eric Welsh contribue à alléger, avec une ambiance pouvant rappeler les Black Crowes. On a connu pire comme référence... Bref, tout concourt à rendre cet album bien agréable non seulement aux oreilles sudistes, mais aussi à celles de tout bon rocker qui se respecte. Même avec un peu de retard, on a bien fait de ne pas le rater, celui-là! Un bon plan, et une découverte intéressante... On essaiera d'être plus prompt sur leur prochain opus.
Y. Philippot-Degand